Un plastique

Un faux communiqué de presse claironnant l'engagement d'interdire le plastique sur la poupée emblématique de Mattel est révélé comme une cascade mise en scène par Daryl Hannah et l'agence éco-activiste Yes Men.

Par Jesse Klein

1 août 2023

Une fausse vidéo de Mattel avec Daryl Hannah a lancé un objectif fictif sans plastique. Image gracieuseté de Yes Men.

Ce qui aurait pu être une avancée majeure dans l'élimination des déchets plastiques a été révélé mardi comme un canular élaboré impliquant l'entreprise la plus en vogue du moment, Mattel, et une fausse vidéo de soutien mettant en vedette l'actrice Daryl Hannah.

S'appuyant sur le succès et le méta-discours créé par le film à succès "Barbie", l'agence éco-activiste Yes Men a créé un communiqué de presse rédigé pour ressembler à celui de Mattel, annonçant que l'entreprise de jouets se débarrasserait du plastique d'ici 2030. Le communiqué a été partagé par quelqu'un se faisant passer pour un porte-parole de Mattel et distribué aux journalistes via des adresses e-mail et des sites Web usurpés.

La déclaration comprenait des citations audacieuses attribuées aux hauts dirigeants de Mattel, telles que "nous dénonçons les promesses creuses du recyclage du plastique et faisons un pas audacieux vers une véritable durabilité écologique" et "nous avons réalisé l'engagement précédent de Mattel en faveur de l'utilisation de plastique 100 % recyclé en L’horizon 2030 ne servirait qu’à retarder le rejet du plastique dans l’environnement. »

Après que la publication ait été révélée comme un canular, Igor Vamos et Jacques Servin de Yes Men (mieux connus sous le nom de leurs alter ego activistes, Mike Bonanno et Andy Bichlbaum) ont appelé les journalistes avec Hannah, se faisant appeler l'Organisation de libération de Barbie.

Au cours de cette interview, Vamos a confirmé que Yes Men était à l'origine de l'e-mail original annonçant l'engagement sans plastique et du suivant le révélant comme un canular. Les deux déclarations semblent provenir de Mattel Corporate.

Un porte-parole de Mattel a confirmé par courrier électronique que l'ensemble de cette opération était un canular et que l'entreprise n'était pas impliquée.

La fausse annonce incluait également le "lancement" d'un nouvel ensemble fictif de Barbies MyCelia EcoWarrior qui comprend des portraits de l'actrice écoactiviste Daryl Hannah, de la manifestante contre l'oléoduc Phoebe Plummer, de l'activiste autochtone Nemonte Nenquimo, de la militante écologiste suédoise Greta Thunberg et de Julia Butterfly, qui vivaient à un séquoia de Californie pendant 783 jours en 1997 et 1998. L'engagement était de fabriquer ces poupées à partir de mycélium de champignon, d'algues, d'algues, d'argiles, de cellulose de bois et de bambou qui se décomposeraient complètement.

"Ils ont pris le risque de remodeler la Barbie et de lui donner différentes formes de corps", a déclaré Hannah dans une interview avec GreenBiz. "J'espère que [Mattel] réalisera également que s'ils veulent être sérieux en matière de développement durable, ils devraient alors essayer de réorienter leur mission de développement durable vers de véritables alternatives compostables et biodégradables."

Le vrai Mattel a lancé l'année dernière une collection de Barbies appelée Eco-Leadership Team, comprenant la directrice du développement durable et primatologue des éditions Jane Goodall. Ces poupées sont fabriquées principalement à partir de plastique recyclé.

Les objectifs actuels de Mattel en matière de développement durable incluent 100 % de matières plastiques recyclées, recyclables ou d'origine biologique dans ses produits et emballages d'ici 2030 ; et réduire les emballages en plastique de 25 % par produit d’ici 2030 (par rapport à une référence de 2020).

La plupart des engagements en matière de plastique se sont concentrés sur les plastiques et les emballages en plastique à usage unique, et non sur les produits en plastique durables. Lego, un autre grand nom du secteur des jouets en plastique, a pris les devants en s'engageant à retirer le plastique à usage unique de ses emballages. Elle travaille également avec la Bioplastic Feedstock Alliance pour explorer d’autres matériaux pour ses produits phares.

Erin Simon, vice-présidente et responsable des déchets plastiques et des affaires au Fonds mondial pour la nature, a déclaré que la lutte contre le plastique à usage unique n'est qu'un début, et cette cascade montre où va la conversation.

"L'accent a été principalement mis sur la destination du plastique", a-t-elle déclaré. "Mais pour vraiment endiguer la marée de plastique qui pénètre dans les océans… vous devez d'abord réduire ce que vous fabriquez. L'exemple phare en ce moment, ce sont les plastiques à usage unique. Mais plus la sensibilisation est sensibilisée et plus les politiques sont nombreuses. qui entreront en vigueur, plus il y aura d'investissements, plus la sphère d'influence de ces changements va croître [vers des plastiques durables]. Ainsi, même si ce n'est probablement pas un véritable objectif [pour Mattel] pour le moment, ils pourraient réfléchir à ce que cela signifierait. cela pourrait signifier dans le futur. »